Les récits multiples entendus, partagés, générés, l’effet sur mon propre chaos de ce Dit tumultueux d’un autre,
la douloureuse beauté de leur langue singulière et le télescopage quasi permanent de nos imaginaires…
Le trouble éprouvé alors …quels recours !
La littérature, dans toutes ses formes et contenus, l’écriture, et surtout la poésie
le sont devenus.
D’abord sans le savoir.
Jusqu’à ce qu’alors je le décide.
Croiser dans un même élan,
les récits de vie,
les temps d’existence partagé-e-s
la poésie,
et l’élaboration avec tous les modes que m offraient tous ces éléments.
Tenter chaque fois de faire de l’inextricable, de l’incompréhensible, une façon
d’Etre ensemble. Là. Dans l’existence.
« …Humaniser la folie,
Désaliéner les lieux de soins… » claironnait François Tosquelles !
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OMBRAGE
Tu te tiens
pour être sûr
de
ne pas tomber
chuter
choir
pour être
debout
accroché
arrimé
a/terré
tiens toi bien merde!
tes coudes
pas sur la table
tiens toi
droit
tiens
bon
tiens toi
droit
quand tu marches!
mais tu peux bien
te
retenir
non!
Il eût fallu /
alors /
demander «Pourquoi?»
à /
chaque /
fois/
au risque de.
Tenir
même / surtout
quand le trouble de l’entendu
fait
vaciller
avais tu écrit
s’écrier alors
…il est derrière assis dans la voiture.
Dans le rétroviseur
l’air renfrogné…
«vous vous souvenez?»
«tu fais la gueule?»
un regard vers le rétroviseur
«y aurait une raison?»
il a 7 ans
pour lui pas de risque il dit,
ne se laisse pas assigner
dans l’habitacle moite de la voiture tu lui souris
tais toi quand tu n’as rien à dire
il est debout, même assis
se tient
comme il l’entend
continuer de l’aider à se sentir géant.
il fait doux sous l’ombrage de ta communauté
doux ton souffle
debout
«épaule contre épaule»…
«Peut être faut il chercher
la réponse du coté de ce qu’on éprouve,
et non de ce qu’on voit.»
écrit Paul Lynch!
Et ton esprit vagabonde
sur ce genre de pensées,
dans un après midi
sans rivages…
B.G.